TCK, qui sont-ils ?



Cette semaine je vous parlerai des enfants d’expatriés qui sont généralement appelé TCKs. Ce sont des enfants et ados issus du développement international  et diplomatique, ceux dont les parents appartiennent au personnel militaire ou d’industrie internationale et dont l’enfance est souvent passée à bouger d’un pays à un autre et à changer d’école, d’amis et d’environnements fréquemment.

Une récente conférence de l’ONU révèle que des recherches ont été faites sur les TCK et les résultats bien que très intéressants, sont un peu alarmants. “Recevant la meilleure base socio-économique dans leur éducation en raison du statut de leurs parents ; ils sont habituellement très bons dans les langues, fréquentent de bonnes écoles et ont un très haut niveau de confiance en soi. L’autre facette de ce phénomène est qu’en comparaison avec des enfants de fond socio-économique semblable mais qui sont restés, stables, dans leur pays ou éventuellement dans une seconde patrie, on constate que quelques TCKs se laissent distancer.

Les chercheurs ajoutent qu’après quelques années: “on constate également une très nette tendance au déclin des accomplissements tant dans l’enseignement supérieur que dans la vie professionnelle. Ils ont un haut sens du droit en raison de leur éducation, mais habituellement peu appuyé par les efforts et le sens de l’accomplissement“.

L’étude psychologique de TCKs montre une récurrence alarmante de certains problèmes de la vie adulte comme la répression de la colère  ou du chagrin qu’ils doivent aux nombreux ‘détachements’, ayant été souvent livrés à eux-mêmes, obligés de dire ‘Au-revoir’, et entretenant alors leur manque de concentration par habitude de tout ‘survoler’ tant dans leur vie professionnelle que privée.

Après avoir lu le document, j'ai parlé avec mes propres TCKs pour entendre leur opinion. Voici ce qu'une de mes filles a écrit :

TCK : un acronyme pour désigner
les enfants de ‘3ème culture’.

African-American-Women-SuitLa première fois que j’ai entendu parler des enfants de ‘3ème culture’ (TCKs), mamère venait de m’envoyer un e-mail sur le sujet. Ma mère adore m’envoyer des e-mails qui, à son avis, sont éducatifs ou des renseignements qu’elle pense que je devrais utiliser.

Je venais de déménager de la Suisse vers la Jordanie une fois encore et m’apprêtais à bouger à nouveau. Elle m’a expliqué qu’il (l’article) faisait allusion à ‘une personne qui a passé une partie significative de ses années de développement à l’extérieur de la culture des parents’ bien que je comprenais essentiellement comment je m’inscrivais dans cette catégorie, je n’y ai pas réfléchi plus que cela.

Je n’ai jamais vraiment appartenu à une catégorie sociale et c’était toujours quelque chose dont j’ai été fière, puisqu’il me permet de juste de passer d’un “groupe social” à un autre et de tout mélanger.

Alors j’ai commencé à lire les buzz-feed – vous savez, ceux qui listent les 25 choses que seuls font les Britanniques ; les 25 choses que les Arabes disent ou encore les 13 choses que les meilleurs amis savent – L’un d’entre eux, d’ailleurs, parlait de ce que les enfants d’expats vivaient ; la liste détaillait plusieurs points sur lesquels je me retrouvais d’une façon ou d’une autre et j’ai remarqué via les commentaires, que plupart – sinon tous – mes amis TCK avaient les mêmes sentiments.

Finalement nous nous sommes rendu compte que nous avions notre propre catégorie. Nous étions des TCKs. J’étais ravie. Il n’y avait plus aucune honte ou embarras en raison du fait que je ne pouvais pas répondre à la question “D’où êtes-vous ?” ou “Qui êtes-vous ?”

Pour moi, j’étais plus que juste une nationalité, je m’étais construit sur plus ça, je me sentais un peu Arabe, Nigériane et un peu Ivoirienne, Française évidemment, sans aucun doute un Sud-Africaine et la liste continue… La délocalisation n’a jamais été un fardeau ou un choix. C’est une partie intégrante de qui je suis, probablement parce que cela n’a pas été ma décision, mais celle de mes parents. Je suis né au sein d’une expatriation. C’est tout ce que j’ai jamais connu et ce que je veux être.

Malgré les vibes positives que procurent le fait d’être une TCK, c’est parfois aussi une source de problème. Effectivement, émigrer dans un environnement international comme la Jordanie, au sein d’une école internationale était une expérience bienheureuse. Tout le monde avait migré une fois, deux, voire quatre ou cinq fois et ceux qui n’avaient pas pratiqué l’expatriation, avaient été éduqués dans cette atmosphère cosmopolite, de telle sorte que l’appartenance culturelle ne pouvait pas être un problème. Mais arriver dans une petite ville d’une région affichant fortement son patriotisme, peut d’autre part faire de l’expérience un enfer vivant. C’est ce qui m’est arrivé dans une petite ville de Suisse. La différence des systèmes scolaires, ajoutée au fait que j’avais 1 an d’avance académique en France, s’est traduite par le fait que j’étais 2 ou 3 ans plus jeunes que mes copains de classe. L’ancienne rivalité entre les Français et les Suisses leur a donné des motifs pour m’attaquer ; et au final, ma facilité à parler trois langues et ma détermination à maîtriser la langue allemande aussi bien qu’eux sans aucun doute n’a pas aidé…

J’ai essayé dur de m’intégrer, mais j’étais juste trop différente. J’étais seulement une petite fille de douze ans entourée par des jeunes hommes et des femmes. J’étais très axé sur la politique mondiale dans une Suisse qui est notoirement la plus neutre au monde ; là il n’y a aucune discussion, tout est parfait. Je suis mulâtre et Française, dans une classe composée de petits Suisses de 5ème génération, blancs et étroits d’esprit. Comment pourrais-je m’inscrire dans une leurs catégories ?

En trouvant des TCKs, en lisant ce d’autres que ma mère avaient à dire, en voyant que je n’étais pas seule et que nous avions tous notre propre histoire, tout cela m’a mis en paix avec ma différence. Je suis maintenant une TCI (Individu de 3ème Culture), mais cela seul, ne me définit pas. Pas plus que mon lieu de naissance ou les nationalités de mes parents.

[legend title=”ÊTRE SUR DE SOI” style=”1″]L’expérience fait la personne. Si vous êtes appelés à vivre dans la même région toute votre vie, vous aurez à résoudre des challenges différents d’une personne qui n’est jamais restée plus de 2 ans au même endroit et c’est parfait. La clé c’est d’être O.K. avec vous-même. Comme le dit Winnie, soyez vous-même ! C’est dur, c’est un voyage, mais la paix intérieure et le bonheur qui en découlent sont inestimables. Personne ne devrait devoir se sentir coupable d’être différent. Dans le monde d’aujourd’hui où tout est unique, la différence est la norme.[/legend]

Je voudrais terminer ici, en réaffirmant qu’être différent est un atout. Si les gens me demandent ce que je suis maintenant, je n’ai pas toujours de réponse parfaite, mais ce n’est plus un problème non plus. Ce n’est pas ce je suis. C’est qui je suis : une TCK et fière de l’être”.

En espérant que vous avez apprécié cette lecture. Si vos enfants peuvent s’identifier au rapport, ce n'est pas une fatalité. Je vous encouragerais à discuter avec vos enfants. Partagez également ici vos commentaires et opinions ou celles de vos enfants, s’ils le souhaitent, je les publierai…

Ps : Si vos enfants se reconnaissent dans le résultat de ces recherches et ont besoin d’aide pour assumer leur statut, invitez-les à me contacter pour trouver une solution.

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